J’arrive à Liège pour une conférence à laquelle je suis invité en tant que speaker. J’arrive à 14h, mon caméraman doit arriver vers 23h.

Je décide d’aller me chercher un cornet de frites, je mange à table, tout seul, et puis je décide d’aller faire un tour au cinéma.

Je regarde un film, et puis je sors dans les rues, tout seul.

Et là ça m’a frappé.

En me promenant dans Liège, une ville que je connais très peu, j’avais vraiment le sentiment d’être parfaitement seul.

Et je parle bien de sentiment parce que j’aurais très bien pu contacter l’une ou l’autre des personnes que je connais ici et aller les retrouver.

Mais en attendant, en marchant seul dans une ville plus ou moins inconnu, j’ai vraiment pu me connecter à ce que ce serait d’être tout seul.

Et dans cet état de solitude complète je l’ai vraiment ressenti, ça m’a frappé comme un grand coup de bâton :

La vie n’a aucun but.

Je suis libre, mais que vais-je faire de ma liberté ?

 

Ma vie n’est rattachée à rien ni personne. Mon appartenance à la société est une illusion. Mon appartenance à un pays est une illusion. Il n’y a aucun but que ma vie DOIT servir, aucun sens, aucune direction prédéfinie.

C’est là que j’ai compris l’idée de liberté dont parle Osho.

Je n’ai pas tellement aimé ce livre mais dans La Liberté il parle du fait que lorsqu’on se rend compte qu’on est libre, on hérite d’une grande peur : qu’est-ce que je vais faire de ma liberté ?

Je le sens vraiment en moi, là. Je suis libre, je n’appartiens à rien ni personne, au fond je suis seul, qu’est-ce que je vais faire de ma liberté ?

Je n’ai pas la réponse à cette question mais le simple fait de la poser me fait me rendre compte que si l’on veut que notre vie ait un but il faut en choisir un.

Et je me rends compte qu’il n’y a pas de but de vie mieux que d’autre.

Pourquoi est-ce que quelqu’un qui choisit de passer sa vie à regarder des films et jouer aux jeux vidéos serait moins bien que celui qui essaie de sauver le monde ?

Qui décide de ce qui est bien ? Qui choisit quel but est mieux que l’autre ? Quel autorité choisit de la hiérarchie des buts ?

Puisque je suis seul, personne d’autre que moi ne peut hiérarchiser les buts, personne d’autre que moi ne peut décider quel but serait mieux que les autres.

Puisque vous êtes seuls, personne d’autre que vous ne peux décider quel but serait mieux pour vous.

C’est une grande liberté, mais avec elle vient une grande peur : la peur de choisir.

Choisir c’est renoncer ? Pour un égoïsme altruiste !

 

Quel but vais-je choisir ?

Quand je regarde ma vie les deux buts qui semblent vraiment valables à mes yeux sont la poursuite des plaisirs de la vie, et la contribution à la vie des autres.

Ce que je sais, c’est que je n’ai pas envie de DEVOIR aider les autres, je n’ai pas envie d’en faire mon but dans la vie car ça deviendrait ma responsabilité que d’aider les autres, et je ressens ça comme un poids.

Et puisque je ne dois rien, je n’ai pas envie de porter un poids pour le plaisir.

Hédonisme ce sera donc.

Qu’est-ce qui m’apporte du plaisir ? Profiter des beautés de la vie et de la nature, créer des relations d’amour avec une femme et avec des amis et étudier des sujets qui me passionnent.

Mais pour faire tout ça, il faut de l’argent.

Aujourd’hui, je gagne de l’argent en parlant des sujets qui me passionnent et en aidant les gens à être plus heureux.

Je ne peux pas dire que je prenne du plaisir à aider les gens en soi, mais je prend du plaisir à comprendre comment ils fonctionnent pour pouvoir les aider à débloquer leur situation et à traiter des sujets qui tournent autour du bonheur avec eux.

Quelque part mon travail rentre dans la case « étudier des sujets qui me passionnent ». C’est un peu comme si chaque client était une occasion d’explorer encore plus le sujet.

Donc la démarche est égoïste, je le fais parce que ça me passionne et parce que je gagne de l’argent, mais la conséquence est altruiste, car ma démarche aide mes clients.

Par conséquent dans cette dynamique je suis toujours dans l’hédonisme, je fais les choses pour mon plaisir personnel, mais la conséquence est que j’aide les autres.

Et la différence avec le fait de définir comme but d’aider les autres, c’est qu’en étant connecté à cette vision je n’ai pas la RESPONSABILITÉ d’aider les autres, et c’est donc beaucoup plus léger.

Je ne dois rien à personne, je peux aider les gens juste parce que j’en ai envie, je peux créer des relations juste parce que j’en ai envie, j’ai le droit à la légèreté, j’ai le droit de ne pas être toujours au top, j’ai le droit de ne pas me tuer au travail en tentant de sauver le monde.

 

Je ne vous cache pas que c’est encore tout frais dans ma tête, c’est intellectualisé mais pas encore intégré au niveau émotionnel donc je ne sais pas où ça va me mener mais je sens que ça va m’apporter un grand soulagement de vraiment intégrer ça dans ma vie.

Et qui sait, peut-être que je serai amener à abandonner cette nouvelle vision lorsque je n’en aurai plus besoin comme j’en parle dans cet autre article sur le but de la vie, mais en attendant c’est le radeau dont j’ai besoin pour continuer d’avancer.

En espérant que ça puisse vous aider à vous sortir de ce poids du but dans la vie !

Clément

 

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