Le plus grand piège dans lequel est tombé l’humanité, c’est celui de croire que notre ombre nous suit partout, alors qu’en fait c’est nous qui suivons notre ombre où qu’elle aille.

Nous ne parlons pas d’être humain à être humain, nous parlons d’ombre à ombre, mes peurs contre tes peurs, pour créer soit une bulle de sécurité soit une guerre destructrice.

Quand tu comprends ça, c’est un peu comme si tu allais au théâtre et que tu voyais nos ombres jouer les premiers rôles.

Tu peux les voir danser, bouger, crier, se battre pour leur survie et poursuivre avec désespoir tout ce qui pourra leur permettre d’apaiser leur anxiété chronique.

Tu rigoles, tu es touché, tu peux même pleurer parfois mais tu ne risques pas grand chose parce que tu sais que ce n’est pas la réalité.

Quand je marche dans la rue ces jours-ci et que j’entends les gens parler, c’est principalement ce que je vois, le Théâtre des Ombres, des projections sur un toile blanche.

Le mauvais côté, c’est que la plupart des gens sont piégés ici et n’en sortiront jamais.

Le bon côté, c’est que si tu arrives à te rendre compte de tout ça alors tu ne peux plus être blessé émotionnellement par qui que ce soit, tu pourras être zen tout le temps, quoi qu’on te dise, quoi qu’on te fasse.

Rajoute à ça une bonne compréhension de comment ton ombre essaie de jouer les premiers rôles et tu aura une chance de lui faire rater l’audition, et de redevenir le personnage principal de ta propre histoire.

Mais ce n’est pas une tâche facile. J’essaie depuis des mois, et bien que je commence à réussir plus souvent que je n’échoue, j’échoue toujours assez souvent, et à chaque fois c’est vraiment du sale boulot.

Mais bon, je m’améliore vraiment et qui sait si j’arriverai un jour à atteindre ce niveau où je n’échoue jamais, où je ne me fais jamais piéger et continue de voir les ombres et les vraies personnes qui se cachent derrière.

Mais je me perds, peu importe le niveau auquel je suis ou celui que je peux atteindre. Si vous êtes ici c’est vous cherchez probablement un plan pour passer à l’action et maintenir votre paix intérieure, alors trêves de plaisanteries, regardons le mien de plan d’action, mon guide complet pour être zen avec les gens en toutes circonstances.

Étape n°1 : La Prévention pour rester zen plus facilement

 

En Novembre dernier j’étais à un atelier en ligne où le but était de dire en temps réel ce que l’on ressentait.

Nous étions 8 connectés avec la webcam de chacun allumée, et là mon regard se porte immédiatement sur un homme en particulier, Chris : il était énorme !

Il semblait vraiment obèse, il était avachi sur une sorte de pouf, ou alors sur son lit appuyé sur plein de coussins, et il avait son ordinateur portable posé sur le ventre.

Il me suffit d’une demi-seconde pour formuler la pensée : ce mec me dégoûte !

Merde, maintenant que j’avais eu la pensée je devais la partager, c’était ça le but de l’exercice.

Du coup je prends la parole et je dis : je remarque que je ressens du dégoût pour certaines personnes connectées.

(Oui bon, je me suis relativement chié dessus, mais c’était un début !)

La facilitatrice prend la parole et me demande si je peux préciser.

Là j’éclate de rire, je suis gêné parce que je sens bien au fond de moi que mon dégoût envers Chris est parfaitement injustifié.

Mais parce que c’est l’exercice j’essaie d’observer ce qui se passe en moi pour pouvoir préciser.

J’ai une pensée rapide sur le film Vice Versa qui parle de la fonction de nos différentes émotions, et je me rappelle que le but du dégoût est de nous protéger des choses qui peuvent nous contaminer.

Et du coup je me pose la question : de quoi est-ce que mon dégoût pour Chris veut me protéger ?

Et là je comprends : ce qui se passe en moi c’est que quand je vois son obésité, je commence à imaginer ce qui a pu l’amener à prendre autant de poids et je me dis qu’il a dû totalement se laisser aller, ne plus prendre soin de lui et quelque part s’abandonner.

Et c’est là que le dégoût se déclenche !

Il se déclenche pour m’alerter sur l’une de mes plus grandes peurs, celle de me laisser aller, celle de m’abandonner et de retomber dans la dépression qui m’a paralysé pendant tant d’années.

Il me dit « hey attention, il a l’air de s’être laissé aller, rejette-le sinon tu risques d’être contaminé et de retomber dans le trou ! »

Au moment où je comprends ça je comprends que ce n’est pas lui le problème, c’est ma peur que j’ai projetée sur lui le problème.

J’ai retenu deux leçons de cette petite histoire :

chaque fois que je suis agressif envers une personne, c’est que je projette une peur sur elle
chaque fois qu’une personne se montre agressive envers moi, c’est qu’elle projette une peur sur moi

Quand on comprend ça, on a beaucoup moins de chance de le prendre personnellement quand quelqu’un s’en prend à nous quelle qu’en soit la raison.

La prochaine fois que quelqu’un se montre agressif envers moi, je peux totalement esquiver l’attaque en me disant : il pense qu’il a quelque chose contre moi alors qu’il a juste peur de quelque chose, je n’y suis pour rien.

En faisant ça je fais donc de la prévention contre toute potentielle attaque venant d’une personne extérieure.

Inversement la prochaine fois que je ressens de l’agressivité envers quelqu’un je peux m’arrêter sur le champs en me disant : tu projettes une peur sur lui, ne dis plus rien et quand tu seras au calme tu réfléchiras sur quelle peur a déclenché ton agressivité.

En faisant ça je fais de la prévention contre toute potentielle attaque dont je pourrais être la source.

Ces deux systèmes de prévention réunis me permettront donc déjà d’esquiver la majorité des conflits qui pourraient m’empêcher de rester zen au quotidien.

Étape n°2 : La Présence pour identifier ses émotions

 

Ok, passons à l’étape n°2, la Présence. Présence dans le sens être dans le moment présent, dans cet état où tu es capable d’identifier clairement les pensées et les sentiments que tu as dans une situation stressante.

Je n’ai jamais été capable de méditer jusqu’à présent donc je ne vais pas en parler dans cet article mais il ne fait aucun doute que si tu maitrises la méditation et que tu aimes ça alors cette étape sera pour toi une partie de plaisir.

Personnellement j’utilise deux méthodes différentes pour éclaircir ma pensée et bien identifier mes pensées et mes sentiments dans des situations stressantes.

La première c’est tout simplement l’écriture libre : je prends mon cahier, un stylo, et je commence à écrire toutes mes pensées et toutes mes émotions comme elles me viennent, sans les juger, en évitant de penser à comment je m’expliquerais si une personne concernée par ce que j’écris tombait un jour sur mes note. J’écris, tout simplement, et ça me permet d’être clair concernant toute la merde que mon ombre est en train de projeter sur l’écran.

Une autre méthode que j’ai découverte par l’intermédiaire de mon colloc Alexis est le Circling, la Connexion Authentique, une méthode d’introspection et de communication inventée par Decker et Kendra Cunov.

L’atelier dont je parle dans l’étape n°1 est un atelier de Connexion Authentique en ligne.

Il y a plein de jeux que l’on peut faire pour explorer nos sentiments et nos pensées, mais il y en a un qui revient constamment et qui est très simple : le jeu du Je Remarque Que…

On peut soit jouer en tête à tête soit avec un groupe, et la première personne commence avec la phrase suivante :

Je remarque que … [et elle complète avec une émotion, une sensation physique, une pensée ou quelque chose qu’elle perçoit avec ses sens]

Ensuite la deuxième personne a deux possibilités. D’abord elle essaie de voir comment cela l’impacte, et ensuite soit elle commence une nouvelle phrase comme la précédente soit elle dit :

En entendant ça, je remarque que [et elle complète avec les mêmes possibilités que mentionnées plus haut]

Et le jeu continue jusqu’à ce que l’organisateur du jeu décide d’arrêter.

Ce jeu peut sembler idiot énoncé comme ça, mais c’est assez fun, immensément puissant et ça va vous donner une compréhension extrêmement précise de comment votre ombre fonctionne si vous pratiquez assez.

Et rappelez vous, si vous savez comment votre ombre fonctionne alors vous ne pouvez plus jamais vraiment vous faire avoir.

Vous n’allez peut-être pas toujours réussir à empêcher votre ombre de prendre le premier rôle, mais il est très probablement que vous ne la laisserez plus jamais le faire sans que vous en soyez conscients.

Étape n°3 : L’Apaisement pour rétablir la paix intérieure

 

Juillet 2016, je suis debout devant 800 personnes, et je m’apprête à expliquer à Byron Katie, une célèbre coach qui enseigne comment être en paix avec soi-même et avec le monde, pourquoi ma copine m’énerve.

Elle : Quelle est la pensée qui vous stresse ?
Moi : Je suis en colère contre ma copine parce qu’elle m’agresse tout le temps.
Elle : Est-ce que vous pouvez me décrire une situation dans laquelle vous avez ressenti ça.
Moi : Je suis dans mon appart à Paris, ma copine rentre et elle commence à s’énerver contre plein de petits détails, et elle finit par s’en prendre à moi et me faire des remarques agressives.
Elle : Ok, alors gardez bien la situation à l’esprit. Dans cette situation, est-ce que vous pouvez être sûr à 100% que c’est vrai ?
Moi : Non.
Elle : Comment est-ce que vous réagissez quand vous croyez que c’est vrai ?
Moi : Au début je fais comme si je n’entends pas, je l’ignore et je reste sur mon ordi, et quand ça devient trop je craque et je lui réponds sèchement pour lui demander qu’elle arrête.
Elle : Comment est-ce que vous réagiriez si vous ne pouviez pas penser qu’elle est en train de vous agresser ?
Moi : Je me dirais qu’elle est en train de stresser voir de faire une petite crise d’anxiété, je me lèverais et je ferais ce que je peux pour la rassurer.

Là je baisse le micro et je regarde autour de moi, je vois les gens qui rigolent et je commence à comprendre. J’ai des larmes qui me viennent aux yeux mais j’essaie de les retenir, je ne vais quand même pas me mettre à chialer devant 800 personnes !

À ce moment-là je sais d’avance où va mener la suite de l’exercice, je comprends que ce n’est pas elle qui m’agresse, elle a juste des peurs qui émergent et finit par projeter ses peurs sur moi.

Par contre moi au lieu de ne pas le prendre personnellement et de la calmer je l’ignore jusqu’à ce que je n’en puisse plus et que je lui rentre dedans.

Donc en plus de ne pas apaiser la situation je l’aggrave !

Et là elle me demande ce que j’aurais envie de dire à ma copine si je l’avais en face de moi : je lui demanderais pardon et je lui dirais merci !

Maintenant on va voir comment vous pouvez appliquer ça dans votre vie.

Si vous êtes en plein dans une situation stressante et que vous pouvez vous arrêter et faire l’exercice de Byron Katie, alors arrêtez-vous et faites l’exercice de Byron Katie. Vous allez probablement finir en larmes et dire « pardon » et « merci ».

Maintenant si vous ne pouvez pas faire l’exercice, soit parce que c’est trop dur émotionnellement de le faire directement ou parce que vous êtes en train de vous prendre une putain de tempête, alors rappelez vous juste de l’image du Théâtre des Ombres, rappelez-vous que quand tout part en vrille ce sont les ombres qui jouent les premiers rôles, ne dites plus rien et échappez-vous aussi vite que possible.

Ensuite quand la tempête est terminée et que vous êtes prêts émotionnellement, faites l’exercice de Byron Katie à propos de cette situation.
Maintenant pour finir, quand vous allez vous rendre compte de comment vous vous êtes foiré dans cette situation, il deviendra crucial de vous donner de l’amour et de vous pardonner vous-même.

Vous avez une ombre vous aussi, et parfois elle peut prendre le dessus, c’est ok.

Comme le dit Don Miguel Ruiz dans les Quatre Accords Toltèques, faites toujours de votre mieux, et comme le dit Byron Katie si vous aviez vraiment pu faire mieux vous auriez fait mieux, donc si vous n’avez pas bien agi ça veut dire que vous n’étiez pas en capacité de le faire.

Et si là ça n’a pas beaucoup de sens pour vous, ça en aura beaucoup plus après que vous ayez fait l’exercice de Byron Katie sur la pensée « j’aurais pu faire mieux »

Étape n°4 : La Communication pour rétablir la paix avec l’autre

 

Ok, maintenant que la tempête est passée, si vous voulez pouvoir fermer ce chapitre et repartir sur de nouvelles bases c’est bien de pouvoir en parler avec la ou les personnes concernées.

Pour pouvoir communiquer efficacement et apaiser les choses il y a deux outils que j’utilise.

Le premier, je l’ai déjà mentionné plusieurs fois, il s’agit de la Connexion Authentique.

Le deuxième est probablement plus connu, il s’agit de la Communication Non-Violente, de Marshall Rosenberg.

Pour pouvoir communiquer dans l’apaisement les deux méthodes utilisent le même pilier : restez sur le « je ». Ne parlez pas de pourquoi ce qu’ils ont fait était mal, agressif ou je ne sais quoi, restez au niveau du « je ». Restez au niveau de votre expérience, de ce que ça vous a fait ressentir, de ce que vous vous êtes dit, de comment vous avez réagi.

Personne ne peut vraiment vous dire « non ce n’est pas vrai, tu ne te sens pas comme ça! » parce que personne ne peut savoir comment vous vous sentez à part vous.

Et si vous partagez avec une authenticité et une vulnérabilité absolue comment vous vous êtes senti quand tel chose s’est passé ou quand ils ont dit ceci ou cela, alors deux choses peuvent se produire : soit ça va re-déclencher une nouvelle crise chez eux, auquel cas vous pouvez retourner à l’étape n°3, soit ils vont véritablement comprendre votre point de vue, être touchés, déposer les armes et laisser de la place pour des excuses, un câlin ou quelques larmes.

Et le Théâtre des Ombres est terminé, maintenant vous êtes tous les deux personnages principaux et vous décidez d’où vous voulez emmener cet nouvel état de paix intérieure.

Étape n°5 : à vous de me le dire !

 

Il y a toujours des choses qui marchent pour certains et pas pour d’autres, et des choses à adapter aux différentes personnalités.

Pour que ce guide soit complet, il faut que vous y ajoutiez ce truc en plus dont vous avez besoin et qui va s’unir parfaitement aux autres étapes pour vous donner cette paix intérieure : qu’est-ce qui marche pour vous ? Qu’est-ce qui vous permet d’être plus apaisé ? Quels sont vos besoins spécifiques pour rester zen en toutes circonstances ?

L’Histoire de l’aveugle qui bousculait les gens dans la rue

 

J’ai appris cette histoire de Dan Millman et comme il l’a vécue je me contenterai de vous la traduire.

« Je marchais dans la rue avec un ami dans un petit village où je n’étais encore jamais allé et il y avait ce couple qui marchait dans notre direction sur le trottoir. Alors qu’il passait à côté de nous l’homme me bouscula violemment, et continua son chemin sans rien dire.

J’étais sous le choc et en colère, comment pouvait-on bousculer quelqu’un comme ça sans même tenter de se décaler ou s’excuser ?

Mon ami qui était du village m’arrête et me dit : « Dan, tu n’as pas vu qu’il avait des lunettes noires ? Il est aveugle ! Il se débrouille pas mal mais il ne savait pas que tu étais là il ne l’a pas fait exprès… il se prend des poteaux de temps en temps… »

Ma colère était partie ! Le pauvre, il est aveugle…

Et là mon ami se met à rire et dit : « Mais non Dan je rigolais ce mec est pas aveugle, c’est juste un gars qui fait des blagues, il arrête pas de faire des choses comme ça ! »

Et là j’étais en colère de nouveau !

Et là mon ami reprend : « Nan mais je plaisante, il est vraiment aveugle ! »

Et ma colère était partie de nouveau ! »

 

La morale de cette histoire c’est que ce n’est pas la réalité qui nous met en colère ou nous rend triste, ce n’est que le sens que l’on donne à cette réalité.

Quand tu comprends que tu peux jouer avec le sens que tu donnes à la réalité, alors il te suffit de lui donner le sens qui te calme plutôt que celui qui te perturbe, et tu pourras enfin être zen en toutes circonstances.

 

Je pense vraiment que si tu appliques les éléments que je t’ai partagé dans ce guide tu pourras vraiment apprendre à rester zen avec les gens l’immense majorité du temps.

Si cet article t’a plu et si tu penses qu’il pourrait aider des gens à se sentir plus en paix au quotidien, alors partage-le !

En attendant, je t’embrasse, et je te dis à bientôt !

Clément

 

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