Dans cet article, je vais vous expliquer ma toute nouvelle théorie sur la force intérieure. Mais avant de vous en parler, je vais faire un petit tour dans le passé pour que vous compreniez d’où vient cette découverte…

 

Pendant 10 ans de ma vie j’avais inconsciemment fait le choix de bloquer mes émotions pour pouvoir mieux naviguer dans le monde.

Ça m’a été très utile parce que ça limitait mes variations émotionnelles et ça me donnait le sentiment d’avoir plus de contrôle, de mieux pouvoir me maitriser et réagir à ce qui pouvait m’arriver.

Et dans cet état de contrôle je ne pouvais pas aller très haut mais au moins j’avais la garantie de pouvoir faire le strict nécessaire pour passer mes années d’études, et finir par avoir un travail qui m’assurerait la survie.

Lors des 7 dernières années j’ai beaucoup travaillé sur moi pour être plus fort, plus déterminé, plus en paix avec moi-même et avec le monde, plus confiant, plus maitre de mon destin et tout ça.

J’ai énormément progressé et j’ai trouvé plein de choses qui me permettaient de profiter au maximum de ma résilience, ma capacité à continuer à marcher vers un objectif en dépit de toutes les turbulences que je pouvais rencontrer.

En d’autres termes, j’ai appris à dompter cette technique de détachement des émotions, ce qui me donne la confiance profonde que je peux réussir à atteindre tous mes objectifs.

C’est de l’or en soit, beaucoup de gens en rêveraient, sauf que de cet or, j’en ai fait des menottes.

 

Les Menottes D’Or

 

J’ai rencontré un banquier dans une auberge de jeunesse en Australie.

Il était banquier d’affaire à New York, il gagnait plus de 15 000 dollars par mois et il voulait mourir.

Il se sentait mal dans son boulot, il détestait ça, et il sentait qu’il gâchait sa vie, mais il gagnait tellement d’argent qu’il n’arrivait pas à partir. De ses propres mots : « I had golden handcuffs » (j’avais des menottes en or).

Jusqu’au jour où il a fait un gros burn-out et ou son corps lui a fait payer son manque d’alignement.

Au final c’est précisément comme ça que je me sens. Ces menottes d’or m’ont donné un sentiment de sécurité, une certaine confiance et m’ont permis d’accomplir plein de choses, mais aujourd’hui elles me tiennent prisonnier et m’empêche d’atteindre le niveau supérieur, elles me gardent dans un sentiment de sécurité précaire qui m’empêche d’atteindre la vraie force émotionnelle qui rendra le sentiment de sécurité obsolète.

Vivre ses émotions = mourir ?

 

J’ai toujours eu peur de vivre mes émotions. Ma croyance c’est que si j’avais vécu ma tristesse à l’époque de la mort de mon père, j’en serais mort.

Pour le Clément de 12 ans : vivre ses émotions = mourir.

Mais au cours de mes explorations et de mes rencontres j’ai découvert ce que j’appelle la Connexion Authentique, qui inclut plein de jeux et d’exercices où le but est d’apprendre à ressentir ce qu’il se passe en nous pour le partager aux autres et voir comment on se sent en le faisant.

Et c’est en pratiquant la Connexion Authentique que j’ai été amené à faire face à certaines de mes peurs comme la peur de retomber dans la dépression ou la peur de mourir, à aller les explorer et à aller voir comment je me sens dedans.

À ma grande surprise, ce qui me faisait si peur une fois vu et ressenti de l’intérieur ne semblait pas si grave. Je pourrais même dire que pour la plupart de ces émotions « négatives », une fois que je prenais le temps de les ressentir elles en devenaient même agréables.

Et c’est là que j’ai eu l’envie de tester l’épreuve ultime : qu’est-ce qui se passerait si à la place d’étouffer mes émotions j’essayais de les ressentir ?

À la découverte des émotions perdues

 

C’est donc comme ça que j’ai commencé à être toujours attentif à ce que je ressentais, et chaque fois que je ressentais une émotion forte venir, j’essayais vraiment de la laisser vivre en moi, j’essayais vraiment de l’incarner entièrement plutôt que de l’étouffer.

Où est-ce que je ressens cette émotion dans mon corps ? Qu’est-ce que ça fait de vivre cette émotion ? Qu’est-ce que ça fait si je la laisse aller ?

Je ne vais pas vous dire que c’était facile. J’ai passé tellement de temps à tuer l’émotion dans l’œuf que je devais vraiment lutter contre mon mécanisme de défense pour garder cette émotion en vie, et je n’y arrivais pas toujours.

Mais quand j’y arrivais, j’ai pu expérimenter ce que ça faisait d’incarner la tristesse, de laisser la tristesse m’envahir et de la vivre pleinement.

Je me suis retrouvé à pleurer dans l’avion, et si le sentiment de honte a d’abord tenté de bloquer l’émotion, j’ai fini par réussir à la laisser sortir, et incarner la tristesse pleinement m’a très vite donné un sentiment de soulagement immense, pour ensuite glisser dans un sentiment de puissance absolue.

J’avais le sentiment que mon énergie occupait tout l’avion, que j’étais partout.

Ceux qui ont déjà ressenti cette aura qu’on appelle le Charisme reconnaitront le sentiment dont je parle ici. C’est exactement le même.

Et c’est là que j’ai compris ce qui se passait quand on incarnait pleinement une émotion plutôt que de l’étouffer, et ce même dans le cas d’une émotion vue comme négative.

Le Schéma de Puissance Émotionnelle

 

Après avoir compris ça je l’ai mis dans un coin de ma tête, j’ai continué d’essayer de ressentir mes émotions quand elles venaient et à mon retour en France je me suis reconcentré sur mes coachings en cours.

Lors d’un des coachings, je me trouve avec un client que j’ai aidé à atteindre cet état de puissance, ce charisme qui rend tout plus simple, et il me dit que depuis quelques jours ce sentiment l’a quitté.

Il me raconte une soirée qu’il a passé avec une fille qui lui plait, et il n’arrivait pas à se connecter à elle parce qu’il était constamment en train de tenter de cacher qu’il était mal à l’aise, et qu’il était un peu inquiet d’avoir perdu ce sentiment.

Il était dans le doute, il était frustré de ne pas arriver à être pleinement avec cette fille, et plutôt que d’incarner pleinement cette émotion et de lui en parler, il tentait d’étouffer cette émotion.

Conséquence : en plus d’être totalement déconnecté de la fille et donc de passer un mauvais moment, il se sentait de plus en plus faible.

Et c’est là que j’ai vraiment compris un truc capital : on juge nos émotions verticalement. Être heureux c’est en haut de l’échelle, être stressé ou triste c’est en bas de l’échelle.

Quand je suis heureux je suis fort, quand je suis stressé ou triste je suis faible.

Mais si vous remontez au paragraphe précédent vous avez une preuve que ce n’est pas vrai.

Voici le schéma que je vous propose pour représenter tout ça :

 

I pour Incarné et E pour Etouffé

T pour Tristesse et B pour Bonheur

F pour Fort et f pour faible

 

 

 

 

Quand dans l’avion je tentais de bloquer ma tristesse, je ressentais de la honte et je me sentais faible. Quand j’ai décidé d’incarner cette tristesse, je me suis senti d’abord soulagé puis tout puissant.

Imaginez maintenant que vous vous sentez heureux, mais que vous êtes à côté de quelqu’un qui se sent très stressé à cause d’une merde qui lui est arrivé au boulot. Comment est-ce que vous allez vous sentir si vous commencez à essayer de cacher votre bonheur, de cacher le fait que tout roule dans votre vie ?

Vous allez petit à petit vous laisser contaminer par le stress de l’autre, ou par compassion mal placée vous allez diminuer votre énergie pour ne pas « en rajouter » à l’autre.

Mais qu’est-ce qui se passerait si vous incarniez pleinement votre bonheur mais que vous alliez quand même écouter l’autre ?

Mon hypothèse, c’est que vous pourrez quand même faire preuve d’une compassion totale sans pour autant vous diminuer, et que le fait de garder votre réservoir plein vous aidera même à être encore plus à l’écoute de l’autre, et encore plus dans l’amour face à ses difficultés.

Imaginez maintenant que vous soyez en colère, et que vous décidiez de garder cette émotion en vous sans jamais rien dire, vous serez très vite ulcéré, au sens propre vous en deviendrez même malade.

Qu’est-ce qui se passerait si à la place vous incarniez pleinement cette colère ?

Si elle est légitime, vous passerez à l’action plus que jamais pour changer votre situation. La colère peut être une grande source de dépassement de soi.

Mais si elle n’est pas légitime et que vous vous mettez à crier sur quelqu’un qui n’a pas fait grand chose de mal, vous en viendrez vite à ressentir de la culpabilité, et ça vous permettra ensuite (si vous l’incarnez) de pouvoir vous excuser avec sincérité et de comprendre l’importance de travailler sur vos excès de colère, rendant ainsi le reste de votre vie plus douce.

Conclusion :

 

Il n’y a pas d’émotions qui rendent fort et d’émotions qui rendent faible.

La seule chose qui rend fort ou faible, c’est le choix que je fais au moment où cette émotion émerge : si je choisis d’étouffer cette émotion, je me sentirai faible et diminué, si je choisis d’incarner cette émotion, je me sentirai fort.

Par conséquent, si je choisis d’incarner mes émotions, hormis quelques turbulences ici et là, je me sentirai fort tout le temps.

L’histoire de Gobuki et du Monstre des Cavernes

(source : Le Bol et le Bâton, 120 contes Zen racontés par Maître Taisen Deshimaru)

Il était une fois dans une montagne au-dessus d’un village un monstre qui dévorait tous ceux qui passaient devant sa caverne.

« Il ne faut pas monter là-haut, nul n’en revient ! » disaient les paysans terrorisés.

Mais un jour un jeune nommé Gobuki proposa d’aller voir le monstre. Et, malgré toutes les tentatives pour l’en empêcher, il se décida. Alors les villageois donnèrent cinq armes différentes : une pique, une lance, un bâton, une épée et une fourche.

Lorsqu’il arriva à l’entrée de la caverne, les armes se collèrent contre son corps. Il ne bougeait pas, regardant fixement le monstre, sans éprouver aucun effroi. Celui-ci s’écria : « Pourquoi est-ce que je ne te fais pas peur ? »

« Je ne sais pas vraiment. Mais je suis universel, mon corps est Ku, mon esprit est Ku, vous aussi vous êtes Ku, vous êtes universel. Donc j’existe en vous, et vous existez en moi. Vous et moi nous sommes unité, universels, Ku. Si vous me mangez, vous vous mangez vous-même. Si vous vous mangez vous-même c’est que vous êtes fou. Mais si vous voulez vous manger, je vous en prie, faites-le ! »

Complètement abasourdi, le monstre s’écria :

« Jusqu’à aujourd’hui je n’ai jamais vu quelqu’un qui ne soit pas rempli de frayeur en me voyant, en m’approchant. Avec vous tout devient compliqué ! Mon estomac se révulse, je n’ai plus envie de manger, je ne peux pas… S’il vous plaît, allez, prenez vos armes et repartez. »

Et c’est ainsi que Gobuki devint un héros pour tout le village.

 

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À bientôt,

Clément

 

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